mardi 28 avril 2020

Un médicament efficace contre le COVID ?



Une annonce un peu prématurée fait croire  qu’un anticorps monoclonal destiné à faire chuter l’immunité serait efficace contre le COVID : de quoi alimenter la polémique entre les tenants des antiviraux et ceux qui préconisent la chloroquine ! Ce n’est pas un antiviral et il ne guérit absolument pas du COVID ! Tout ce qu’on peut espérer si l’étude est bonne, c’est qu’il évite une aggravation majeure. Mais on peut en douter.

Il s’agit en fait d’une pré-étude clinique qui ne porte que sur les formes sévères de la maladie. Les chercheurs ne cherchaient pas à prouver la guérison mais simplement à limiter les risques d’aggravation. En effet, comme dans tout essai clinique et afin de valider une indication thérapeutique on va évaluer un critère principal et un critère secondaire.

On pourrait s’attendre à ce que le critère principal soit la guérison des malades : Or, ce n’est pas le cas. Le critère principal choisi - et je cite- est : « le besoin de ventilation (mécanique ou non invasive) ». Autrement dit, on cherche à savoir si ce médicament empêche les patients d’avoir recours à une ventilation. Il ne traite pas du tout la maladie, il pourrait simplement en réduire le risque évolutif.

Ce qui est surprenant c’est que des journalistes en déduisent qu’il soigne la maladie !

On peut se poser aussi des questions sur les traitements associés qui ont fait partie de l’étude. Puisque on ne précise pas quels sont ces traitements. Elle porte en fait sur 65  patients qui ont eu un traitement habituel associé au tocilizumab (c’est le nom de ce médicament - j'avais d'abord cru lire toxicolizumab) comparé à 64 autres patients avec le traitement habituel. La conclusion n’a donc porté que sur le critère de jugement principal, la ventilation : celle-ci aurait été nécessaire chez une proportion significativement plus faible de patients pour ceux traités au tocilizumab.

En conclusion, on peut simplement dire que ce produit immunosuppresseur combat les réactions immunitaires de l’organisme. C’est logique si l’on prend pour hypothèse que c’est la réaction trop forte du système immunitaire qui cause l’aggravation. Mais il ne s’agit là que d’une  hypothèse.

En tout cas ce médicament n’est pas un antiviral et il ne protège pas de la plupart des complications liées au virus. Et il est anormal d’avoir fait une campagne publicitaire pour faire croire à son efficacité en donnant de faux espoirs aux malades. Espérons simplement qu’il évite effectivement le passage en ventilation assistée.

Quoi qu’il en soit, vu ses effets secondaires, ce produit n’est pas indiqué dans les formes légères : car il peut favoriser des infection des voies respiratoires supérieures (plus de 10% des patients), rhinopharyngite (rhume), maux de tête, et une pression artérielle élevée (au moins 5%), des perforations gastro-intestinales (0,26%) et l'anaphylaxie (0,2%) [16].



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